Page:Le Parnasse contemporain, III.djvu/47

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Sous le galop des chevaux le sol sonne
Le noble prince apparaît en personne.

Dans les rouges coquelicots,
Chante un coq, droit sur ses ergots.

Le noble prince au logis se présente ;
Il entre, il court : Marthe est agonisante.

Sur le lis, que pendant la nuit
Le vent brisa, tout le ciel luit.

« Chère âme, dit l’amant qui désespère,
J’ai donc trop tard fléchi le roi mon père ! »

Une cloche tinte là-bas ;
Est-ce la noce, est-ce le glas ?

Marthe sourit : « Puisque je meurs, dit-elle,
« Marions-nous pour la vie immortelle ! »

Azurs, rayons, brises, parfums,
Ranimez les beaux jours défunts !

Le fiancé couronne l’enfant blême
Des diamants du royal diadème.

Brises, rayons, parfums, azur,
Rendez l’âme pure au ciel pur !