Page:Le Parnasse libertin ou Recueil de poésies libres, BnF Enfer-729, 1769.djvu/117

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 117 )

LE PREMIER COUP DE VESPRES.
ÉPIGRAMME.


Un Cordelier exploitent gente None,
Qui paroiſvoit du cas ſe ſoucier ;
Prefto, prefto, diſoit le Cordelier,
Haut le gigot, le coup de Vêpres ſonne.
Ne vous troublez, lui répartit la bonne,
Ami, ce n’eſt encor que le premier.

Par Malzac.

LA RAGE D’AMOUR.


À Cupidon la belle & jeune Aminte,
Malgré l’hymen ſacrifioit toujours ;
Son pauvre Époux étoit en crainte
Qu’elle ne fît de nouvelles amours,
Il ne pouvoit en fermer la paupière,
Peſtoit, veilloit tant qu’il en expira.
Lui mort, Aminte ayant libre carrière
Se divertit en fille d’Opéra.
Grand bruit en fut ; ſon Curé crut devoir
L’en avertir : Vous vous perdez, Madame,
Changez de vie, ou c’eſt fait de votre ame.
Hélas Monſieur, je voudrois le pouvoir,
Lui répartit notre fringante veuve,