Page:Le Parnasse libertin ou Recueil de poésies libres, BnF Enfer-729, 1769.djvu/86

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Et de tous mes ſens tranſportés,
Je n’y réſerve que la vue
Pour admirer tant de beautés.

17.

Quoiqu’il en ſoit, mon adorable.
Avant que vous quittiez ces lieux,
Souffrez que je perce à vos yeux
Un cœur fidele & miſérable ;
Je veux expier en mourant
Un crime ſi noir & ſi grand,
Qui choque la nature même,
Et que pour vanger vos appas
Ma mort vous témoigne que j’aime,
Si mes ſoupirs ne le font pas.

18.

Il alloit parler davantage
Pour exprimer ſon déſeſpoir,
Et peut-être qu’il eût fait voir
De ſanglants effets de ſa rage ;
Lorſque l’arrêtant par le bras,
Cloris lui dit : ne parlez pas,
J’entends quelqu’un qui ſe promene,
Et je vois avec un grand bruit
Porter dans la chambre prochaine
Les ſombres flambeaux de la nuit.

19.

Soudain une voix entendue