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- Où gisent des estrons plus d’onze,
- Il faut aussi que je te raille,
Vieil Heros califourchonné[3] :
Pourquoy sers-tu là, Roy berné,
De passe-temps à la canaille ?
C’est ton peuple reconnaissant,
Qui t’a dressé cet arc puissant[4] ;
Mais, Prince d’heureuse mémoire,
Ne t’a-t’il pas bien relevé ?
Pour immortaliser ta gloire.
Il t’a mis dedans un privé[5].
la rivière de seine.
- Seine m’amour, nayade tendre[6],
Ma Muse, grosse de lardons,
Vous demande mille pardons
De vous avoir tant fait attendre ;
Mais pour avoir tant attendu,
Vostre brocard n’est pas perdu,
Simulachre de Carnaval,
Cheval, quoy que tu sois de bronze[1],
Tu n’es tousjours rien qu’un Cheval[2] !
henri iv.
- ↑ Cette statue équestre de Henri IV fut faite à Florence par ordre de Ferdinand et Cosme II, grands-ducs de Toscane, et érigée à Paris en 1635 par ordre de Louis XIII, avec cette orgueilleuse inscription pour le cardinal de Richelieu : Richelieu C. Vir supra titulos et consilia omnium retro Principum opus absolvendum censuit (de Bl.). — Le cheval, travail de Jean de Bologne, passait alors, malgré sa lourdeur et ses proportions exagérées, pour un ouvrage d’art, bien supérieur à la figure de Henri IV, exécutée par un sculpteur français nommé Dupré. Aux quatre coins du piédestal, on voyait quatre statues de bronze représentant des esclaves enchaînés (P. L.).
- ↑ Var. de 1672 : Tu n’es pourtant rien qu’un cheval.
- ↑ Id. : Vieux soldat califourchonné. — Tabl. Rich.-Maz., 1693 : Il faut pourtant que je te raille | Vieux sire…
- ↑ Ce monument fut bien érigé par ordre de Louis XIII, mais ce fut au nom du public, comme le dit un passage des inscriptions qu’on y voyoit… (de Bl.).
- ↑ Var. de 1672 : De t’avoir mis dans un privé. — Nonobstant la balustrade de fer qui est tout autour de cette statue pour en défendre l’approche, tout cet espace est toujours rempli d’ordures (de Bl.).
- ↑ Var. de 1672 : Ma chère Seine, Nayade tendre.