Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
- Est-ce afin que chacun contemple
- Je m’en rapporte, en ma migraine,
À de plus curieux que moy[1] ;
Ce cadran[2] tout rond que je voy
Me met bien autrement en peine :
La lune avec cent contrepoids
N’y marque qu’une heure en un mois ;
Ô l’agreable momerie !
Et ne peut-on pas bien loger[3]
Dans la mesme categorie,
Et l’Architecte et l’Horloger ?
le luxembourg.
- Donnons des éloges idoines[4]
Au noble Palais d’Orleans[5] :
Colin tampon ! Dieu soit céans,
Et le Diable chez tous les moines[6] !
Quand j’admire solidement
Cet admirable bastiment,
Qui semble au Louvre faire niche,
Je dis : Est-il possible enfin,
Que celle qui t’a fait si riche,
Soit morte à Cologne de faim[7].
Son bon menage, ou son orgueil ?
Ou n’est-ce point pour luy le Temple
Aussi bien comme le cercueil ?
cadran de la sorbonne.
- ↑ Var de 1672 : Je m’en rapporte à ma migraine | Et à de plus curieux que moy.
- ↑ Cette horloge astronomique n’existe plus depuis longtemps. Nous ne l’avons pas vue décrite ailleurs (P. L.).
- ↑ Var. de 1672 : Ne pourroit-on pas bien loger.
- ↑ Ce vers est celui de 1672 ; 1668 : Donnons des éloges publiques.
- ↑ C’étoit anciennement l’Hôtel de Luxembourg jusqu’à ce que la reine Marie de Médicis, veuve du roi Henri IV, le choisit pour sa demeure. Elle y fit bâtir ce Palais, qu’on nomma ensuite le Palais d’Orléans, parce que Gaston, fils puîné de cette reine, y demeura (de Bl.).
- ↑ Ce vers est celui de 1672 ; 1668 : Et le diable chez tous les niques.
- ↑ Marie de Médicis, après sa sortie de France, passa en Flandres, ensuite en Angleterre et de là se retira à Cologne.