Page:Le Petit Journal, supplément illustré, 23 décembre 1893.djvu/7

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
NOS GRAVURES

La dynamite à la Chambre


Un crime effroyable a été commis à la Chambre.

Avec la cruelle lâcheté qui caractérise ses semblables, un homme vient encore de frapper des innocents pour se venger des torts contre lui qu’il prête à la société.

Par un miraculeux hasard, sa bombe qu’il a lancée a frappé une corniche et, au lieu de faire de nombreux cadavres a blessé, au lieu de les tuer une cinquantaine de personnes.

L’attitude de la Chambre a été admirable et le président, M. Dupuy, sur son fauteuil, a fait songer aux anciens Romains sur leur chaise curule.

Les portes ont été fermées et l’on a pu immédiatement se saisir du coupable.

Il a été reconnu non point, selon certaine légende, comme un martyr de l’idée, un héros, mais bien tout simplement pour un peu intéressant malfaiteur ayant subi quatre condamnations pour vol.

Si les anarchistes se vantent de Vaillant, c’est qu’ils ne sont point dégoutés.

En tout cas, il n’est pas possible de tolérer que la vie des honnêtes gens soit à la merci d’une poignée de gredins : le gouvernement a promis de prendre des mesures vigoureuses, il ne faut pas qu’il se borne à de vaines paroles.