Page:Le Petit théâtre de Guignol, contenant trois pochades en un acte, imitées de Mourguet et Cie, 1874.djvu/33

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Harpagon

C’est un sac… un… un beau sac ! rond… tout doux, bien sonnant… attaché avec une ficelle.

Guignol, est entré chez lui et rapporte le sac.

C’est-y ça, par hasard ?

Harpagon

Oui, c’est lui !… c’est bien lui !… C’est toi ! (Il l’embrasse.) Pourvu que rien n’y manque ! (Il l’emporte.)

Madelon

Tiens ! y n’dit pas seurement merci !

Guignol

Que qu’ça fait, bah !… le voici.

Harpagon, revenant.

Ah ! ah ! tout y est… je respire… le nœud n’a pas été défait… Guignol, Madelon… mes chers voisins, votre main… ce trait d’honnêteté…

Guignol

On n’a fait que son devoir. — Adieu, m’sieu !

Harpagon

Permettez… dites-moi… où l’avez-vous trouvé ?

Guignol

Bédam ! c’est deux filous qui l’avaient soupesé, mais j’ai tout vu de ma lucarne, et je leur ai repris le magot en leur cognant si fort le melon qu’ils courent encore.

Harpagon

Ils courent, mais ils peuvent revenir… forcer ma porte, m’assassiner, les gueux !… Guignol, ne me laissez pas seul… venez coucher chez moi.

Guignol

Pas possible… j’ai affaire… Bonsoir !

Harpagon

Venez souper avec moi tous les deux, mes sauveurs !

Guignol

Non, merci, y a pas assez d’beurre dans votre fricot !…

Harpagon

Attendez ! (Il rentre précipitamment chez lui.)

Guignol et Madelon

Que qu’il va faire ?… il est toqué ! il a une bardoire, c’est sûr !