Page:Le Petit théâtre de Guignol, contenant trois pochades en un acte, imitées de Mourguet et Cie, 1874.djvu/9

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Guignol

Douze francs six sous ! C’est pour rien.

Lafleur

Tiens, voilà quinze francs ! que je ne t’entende plus. (Il rentre.)

Guignol

Après tout, puisqu’il aboule… et que sa bourgeoise est malade… je vas me coller une sourdine.

(Se dodinant sur la bande.)
« Do, do, dormez, poulette,
Do, do, dormez, poulot ! »

Scène VI

Guignol, le sergent

Le sergent

Mille millions de milliards ! te moques-tu de moi ?

Guignol

Du tout, sergent, j’étais en train de fredonner :

« Do, do, dormez, poulette,
Do, do, dormez, poulot… »
Le sergent

Tu me prends pour une poule d’eau ! Ah ! çà, mais, as-tu reçu cinque francs pour roucouler ?

Guignol

Oui, mais on m’en donne vingt-cinq pour ronfler.

Le sergent

Vingt-cinq francs ! Quelque farceur qui me gouaille, mille milliards !… Voilà trente francs, vas-y à tire larigot (portant la main à son sabre), sinon !… (Il le menace.)

Guignol

Permettez… ne badinons pas avec le machin qui coupe. (À part.) Trente francs !… on va vous dégoiser ça, sergent.