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par des sophismes érigés en axiomes, nos esprits se ferment à l’évidence des faits que nous avons sous les yeux, et ils méprisent les vérités traditionnelles que tous les peuples prospères continuent à respecter.

Depuis quatre-vingts ans, nous nous épuisons en efforts infructueux pour créer une société nouvelle, en détruisant par la violence les coutumes et les mœurs qui firent la grandeur de nos aïeux, en nous inspirant de chimères condamnées par la nature même de l’homme. Nous cherchons dans le changement des formes du gouvernement les améliorations que peut seul nous donner le retour à la vertu. Dans cette recherche, nous oublions les faits consacrés par l’expérience des peuples, pour nous attacher à des mots vides de sens (§ 14, note 6). Par une contradiction que montre le simple bon sens, nous prétendons être libres, et nous voulons créer le règne du bien à l’aide de procédés que se sont interdits même les pouvoirs les plus absolus. Nous détruisons non seulement les ger-

    à finir par le Contrat social toutes les révolutions qui ont changé en bien ou en mal l’état de la société générale n’ont eu d’autres causes que la manifestation de grandes vérités ou la propagation de grandes erreurs. » (De Bonald, Théorie du pouvoir ; Paris, 1796, t. Ier, p. VII.)