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même (§ 18) est logé, nourri et vêtu exactement comme un membre de la famille sa situation, qui est évidemment la conséquence d’anciennes habitudes (§ 34), est de tous points préférable à celle qui est faite maintenant aux domestiques dans la plupart des classes de la société française.

Les tendances religieuses du pays, fondées sur une foi traditionnelle, se maintiennent malgré le contact des étrangers (§ 17), par suite de l’influence dont le clergé jouit dans cette localité. L’événement le plus heureux que puisse désirer une famille est de faire arriver à la prêtrise un de ses enfants. Le jeune prêtre, en effet, renonce toujours, en faveur de l’aîné, à sa part de l’héritage ; il contribue ainsi à prolonger, pendant une nouvelle génération, la conservation intégrale du bien de famille. Souvent il apaise, par son ascendant, les dissentiments qui tendent à s’élever dans la communauté. Recruté dans la localité même, le clergé y est fortement imbu des opinions qui dominent chez les personnes les plus éclairées : il se persuade que le bien-être et la moralité des paysans sont intimement liés au maintien de la tradition en ce qui concerne la conservation intégrale des patrimoines ; l’une de ses constantes préoccupations est d’employer dans ce but l’influence dont il dispose (§ 33). Cette sollicitude pour un détail essentiel de la constitution économique du pays a les plus heureuses