politique, qu’ils poursuivent avec tant de bruit et si peu de succès. La publication du IIIe Appendice me paraît donc opportune. Le travail de M. C. Jannet, corroboré par les durs enseignements de l’expérience, acheminera peut-être par degrés nos hommes d’État, sans trop les choquer, vers la liberté complète du testament, et il les ramènera ainsi vers la pratique de tous les peuples libres et prospères.
Au moment où j’écrivais les lignes précédentes, le corps de l’ouvrage était imprimé ; mais la publication en a été, peu de temps après, suspendue par la guerre, par notre onzième révolution (4 septembre 1870) et par les calamités qui en ont été la suite.
Le désastre que nous subissons justifie malheureusement les prévisions qu’avaient fait naître dans mon esprit les catastrophes de 1830 et de 1848. Il met mieux en lumière la gravité des erreurs qui nous ont poussés vers l’abîme et l’opportunité des conseils d’union que j’adressais aux peuples de l’Occident[1]. Il m’or-
- ↑ Voir ci-dessus, note 4. Un Français ne serait pas plus heureux aujourd’hui devant le souverain qui, depuis 1871, domine l’Occident, qu’Isocrate ne le fut devant Philippe de Macédoine. La France ne donne plus à l’Europe l’impulsion morale et intellectuelle comme au temps de saint Louis et de Louis XIII ; mais elle en hâterait la décadence si elle cédait aux inspirations de la haine et de la vengeance. Si le retour à la vertu nous rend un jour la prééminence, soyons plus justes que nos ennemis. N’oublions pas alors que la vraie gloire des forts consiste à épargner les vaincus et à respecter les faibles. Rappelons-nous, dès à présent, que Louis XIV et Napoléon Ier furent aussi coupables envers la Hollande que les souverains de l’Allemagne l’ont été récemment envers les Danois ; que nos meilleurs rois, en protégeant les petites nations, ont élevé l’ascendant moral de notre race à une hauteur qui n’a été atteinte chez aucun peuple. (Voir la Réforme sociale, S), VIII. – Voir aussi l’Organisation du travail, § 14, 16 et 69.)