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récoltes de seigle, d’avoine, de sarrasin, d’œillette, de pommes de terre, etc. ; 400 hectares de marais, qui en occupent la partie septentrionale, ne donnent que des fourrages de médiocre qualité mais en revanche on en extrait une tourbe très recherchée des cantons voisins. Ces tourbières et 500 hectares de garennes, disséminées sur toute l’étendue du territoire, fournissent aux habitants de S*** un combustible abondant et à bon marché. Comme les alentours du village offrent un sol profond, riche en humus et particulièrement propre à la culture du chanvre, la préparation de cette plante textile a été pendant longtemps la principale industrie du pays. Mais cette culture a beaucoup perdu de son importance elle nuisait trop à celle des céréales en absorbant presque la totalité des engrais et en exigeant des soins continuels. Les paysans-chanvriers préfèrent donner à la culture ordinaire toute la belle saison, et au travail du chanvre les loisirs que l’hiver leur impose. Ils vont acheter cette plante, à demi préparée, dans les environs de La Père.

Les familles de paysans, c’est-à-dire des petits propriétaires, qui emploient tout leur temps à l’exploitation de leur domaine, sans travailler au dehors en qualité de salariés, sont loin de former à S*** comme en d’autres localités, la majeure partie de la classe agricole. La population, qui