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« articles des Coutumes de ladite ville (Luz) et vallée de Barèges, qui ont été de tout temps et sont maintenant. Enfin la Coutume fut enregistrée au parlement de Toulouse le 19 juin 1670.

Le même cérémonial fut encore pratiqué en 1768, lors de la révision de cette Coutume, ainsi qu’on l’a indiqué plus haut. ( Épilogue, XII.)

Tous ces fors écrits ne sont que la consécration des anciennes Coutumes. Consuetudinum antiquarum descriptionem fieri præcepit, dit le for de Bigorre.

Le peuple tenait à ses fors, et toute atteinte qu’on y portait excitait ses murmures et ses révoltes. « Per mudanza de costumas sol (solet) lo pople murmurar e sol arrancurar contre sos capdets. » (Titre du comte Centulle en 1113.)

Ce même comte, auteur du for de Bigorre, et mort en 1138, rétablit les vieux usages, afin de bien gouverner la terre de ses ancêtres, de défendre et de soulager les pauvres : Ut pauperes defenderet et recrearet.

Les habitants de la vallée de Saint-Savin[1] se

  1. Cette vallée comprend six communes, et entre autres celle de Cauterets. (Voir, sur la composition du Lavedan, Épilogue, XI.) Elle présente au moyen âge un exemple très net du bon accord régnant entre le pouvoir seigneurial et la liberté populaire. Les amendes et droits seigneuriaux se partageaient par égales parts entre l’abbé et la république : « Pagara un escut petit, applicable, la meitat au seignor abbat, et l’autre à la républica. »