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villages, l’œil ne saurait se reposer sur un arbre, sur une haie ou sur toute autre clôture. L’instabilité de la banlieue se retrouve en partie dans le village. La plupart des ménages y possèdent un certain nombre de bâtiments qui peuvent être attribués séparément en dot aux enfants adultes, ou être réunis partiellement entre les mains de ceux-ci, lors de l’abdication ou de la mort des parents. Selon les incidents de ces mutations, selon le degré d’aisance ou de pauvreté du propriétaire, chaque bâtiment reçoit certaines installations intérieures il peut être employé comme habitation, comme grange ou comme étable ; il peut, au besoin, recevoir à la fois ces trois destinations.

Comme au temps des Gaulois, les habitants exploitent parfois en communauté un bois, un marais ou une friche. Ils possèdent toujours à titre individuel le territoire consacré à la culture des céréales. Celui-ci est subdivisé en trois régions d’égale étendue, contenant à peu près le même nombre de parcelles. Chacune de ces régions reçoit successivement un grain d’automne, un grain de printemps et certaines herbes qui se reproduisent spontanément sur le sol en jachère. Les habitants possèdent ordinairement des par-