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Page:Le Play, L’Organisation Du Travail, 1893.djvu/159

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§ 22

3me PRATIQUE : ALLIANCE DES TRAVAUX DE L’ATELIER ET DES INDUSTRIES DOMESTIQUES, RURALES OU MANUFACTURIÈRES.

Sous tous les régimes, le travail des ateliers agricoles fournit aux ouvriers l’existence la plus sûre, et aux nations leurs meilleurs éléments de prospérité. Cependant, depuis les derniers Valois, la plupart de nos gouvernants ont méconnu cette vérité. Leur politique a eu souvent pour résultat de développer à tout prix les manufactures, et de désorganiser les domaines ruraux. Ces domaines ne reprendront leur rang à la tête des ateliers de travail que quand la sollicitude du gouvernement se révélera, non plus seulement par les discours officiels, mais par les réformes indispensables[1].

Sous l’ancien régime européen, il existait toujours une alliance intime entre le travail agri-

    en plus un régime qui ferait participer l’ouvrier aux bénéfices du patron. Ce régime naît spontanément et se montre fécond dans les entreprises simples et, par exemple, dans les commerces de détail où le bénéfice croît avec le montant des ventes, et par conséquent avec le travail des personnes employées. Il est au contraire inopportun ou impraticable dans une foule de cas que l’expérience indique, notamment : dans les industries complexes, où le bénéfice est insignifiant devant la masse des salaires, où les chances de gain sont aléatoires et ne sauraient être supportées par des populations imprévoyantes, où enfin la détermination authentique du bénéfice deviendrait une source de soupçons pour l’ouvrier et d’embarras pour le patron.

  1. La Réforme sociale, t. II, p. 78 à 91.