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l’ordre suivant, où figurent d’abord celles dont l’usage est le plus fréquent : la culture d’un jardin potager fournissant à la famille les légumes, les fruits et les plantes aromatiques ; un élevage d’abeilles, de volailles et d’autres petits animaux tirant surtout leur nourriture du parcours autorisé par le patron ou par les propriétaires voisins ; l’engraissement d’un ou de deux porcs, nourris, selon les cas, par le ménage, le jardin, le parcours et des combinaisons variées ; enfin l’exploitation d’une ou de deux vaches laitières, dont la nourriture provient d’une prairie possédée ou louée par la famille, du parcours sur les biens communaux et de diverses subventions qui varient à l’infini. La culture du jardin est acquise, même aux plus pauvres familles ; les autres exploitations, en s’y ajoutant successivement dans l’ordre indiqué, constituent pour des familles plus aisées trois degrés croissants de bien-être.

Ces petites industries donnent à la mère, aux filles, aux jeunes enfants et aux vieux parents un travail lucratif et approprié à leurs forces. Elles assurent aux familles un état de bien-être et de sécurité dont on pourra se faire une idée en se reportant au budget des soixante-treize familles décrites dans les deux ouvrages souvent cités (0 et P). Elles attachent les populations au sol ; elles permettent au chef de famille et à ses fils de prospérer avec un salaire relativement peu élevé.