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dirigés par un patron, avec la collaboration de plusieurs familles, ont été un des principaux traits de l’organisation sociale, dès le début de la grande époque du moyen âge (§ 14). La bienfaisante Coutume que j’ai décrite (§§ 19 à 25) a pris naissance dans les domaines des grands propriétaires : elle s’est propagée chez leurs tenanciers de tout rang, et elle a fait régner le bien-être avec l’harmonie chez tous ceux qui ont eu le bon sens de la conserver. Elle a été adoptée par les grands ateliers qui se sont élevés, à partir du XVIIe siècle, pour la fabrication des produits manufacturés. Tant qu’elle a été respectée, la paix a régné dans la grande comme dans la petite industrie, et la vie privée a conservé toute son indépendance devant les pouvoirs publics. Il en a été autrement dans les localités où ces salutaires pratiques ont été abandonnées sous les influences que j’ai décrites (§§ 26 à 32). Les populations imprévoyantes ont été envahies par des maux que l’humanité n’avait pas subis jusque-là : la paix publique a été souvent troublée, et les gouvernants ont dû intervenir dans des régions de la vie privée qui leur avaient été toujours interdites. Les faits qui se produisent maintenant chez les peuples où cette intervention a été jugée nécessaire, semblent indiquer que le remède est, à certains égards, pire que le mal. Ici encore le vrai remède se trouvera,