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La souveraineté réside, en principe, dans la nation entière. En fait, elle est déléguée à trois groupes d’autorités correspondant à tous les grands intérêts sociaux, savoir : à une dynastie, au sein de laquelle le souverain est désigné selon le droit de primogéniture ; à deux assemblées, un sénat et une chambre de représentants. Le sénat se renouvelle, en partie par l’hérédité, en partie par les choix du pouvoir exécutif[1] ; la chambre des représentants est élue, pour un petit nombre d’années, par les suffrages du peuple. Le corps des électeurs comprend tous les citoyens donnant une preuve suffisante de l’intérêt permanent et, par suite, de l’attachement qu’ils portent à la prospérité générale de la communauté[2] ; il est subdivisé entre les

    apparent : c’est la nation qui, depuis un siècle, a le mieux assuré le respect de Dieu et la paix publique, malgré les redoutables influences émanant de la puissance et de la richesse. Je prie le lecteur qui n’est point familier avec les détails de la constitution britannique, de consulter la description que j’en ai donnée (la Réforme sociale, t. III, p. 27 à 256). Je l’invite également à rapprocher de cette constitution d’un peuple riche et puissant celle de neuf petites nations, les trois provinces basques et les six petits cantons catholiques de la Suisse (§ 65). Grâce à la frugalité, ces États modèles conservent depuis nombre de siècles la foi et la paix. Malgré leur faiblesse numérique, ils ont défendu avec succès leur, indépendance contre les agressions injustes des grands États voisins.

  1. Lorsqu’il y a une religion d’État, les dignitaires ecclésiastiques font partie du sénat. Dans le Royaume-Uni, sur 457 membres, la chambre des pairs comprend 30 évêques de l’Église anglicane.
  2. Je me suis souvent assuré que tel est le principe des cou-