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celles qui amenèrent, dans le passé, la chute des régimes analogues. Les gouvernants ne se sont point déconsidérés par indolence ou par sensualité. Loin de là, ils ont déployé une activité fiévreuse, parfois même un dévouement sincère, pour mettre en pratique une fausse notion du bien. Placés en présence de particuliers et de pouvoirs locaux réduits à l’impuissance par les empiétements de la monarchie absolue et de la Terreur, ils ont pu pousser jusqu’à leurs plus extrêmes limites les conséquences d’un faux système, au grand détriment des intérêts publics et privés. Les mêmes qualités qui, avec le respect du Décalogue, de la Coutume et des libertés privées ou locales, eussent rendu le pays prospère et stable, n’ont produit que décadence et instabilité sous l’empire du scepticisme, de la tendance excessive vers les innovations et des exagérations de l’autorité centrale.

Les quatre régimes de liberté (§ 8, n. 13), qui ont alterné avec les trois précédents, ont été entraînés vers d’autres écueils ; mais ils ont péri au fond par les mêmes causes. Si, grâce à la rivalité des ambitions qui se disputaient le pouvoir, ils n’ont pu persévérer aussi longtemps dans quelque forme spéciale de l’erreur, ils n’ont plus offert, pendant leur courte durée, la paix qui, sous les régimes antérieurs, résul-