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Page:Le Play - L’École de la paix sociale.djvu/23

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LES RACES BORÉALES ET LA SOUMISSION AU DÉCALOGUE

les herbes ; à l’extrême nord, ce sont toujours des chiens, nourris comme la famille, avec la chair, la graisse ou l’huile des animaux sauvages et du poisson.

L’un des caractères distinctifs des trois races boréales est la rareté relative des infractions à la loi morale. L’appétit sensuel le plus dangereux est amorti par le froid. Le vol du bien d’autrui est peu fréquent, vu la rareté des produits stables qui peuvent être accumulés par le travail. L’effusion du sang, en l’absence de ces attentats, n’est guère provoquée par l’esprit de haine et de vengeance. Enfin, dans ces mêmes circonstances, l’émission des faux témoignages est évidemment restreinte dans la même mesure que l’action répressive exercée par les magistrats.

Le bonheur, qui est en quelque sorte une production indigène chez les races boréales, n’a point pour unique cause primitive la froidure du climat ; il n’engendre pas seulement une bonne organisation de la famille et la pratique de la loi morale ; il est lié, en outre, à la nature du travail, qui procure à ces populations simples les moyens de subsistance. La récolte des productions spontanées du sol et des eaux par la cueillette, la pêche, la chasse et le pâturage, est en elle-même une occupation attrayante. Au contraire, l’agriculture et l’industrie manufacturière