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du pain quotidien. Les principes de la Constitution ne sont désormais ni connus ni pratiqués pur toutes les familles ; les coutumes familiales perdent en partie leur vertu, et il faut suppléer à leur impuissance par le développement des coutumes sociales. À la longue, celles-ci deviennent tellement prépondérantes qu’elles sont nommées « le gouvernement de la société » ; et de là naissent une foule de maux qui remplissent les annales de l’humanité, justifiant ainsi le mot célèbre : « Heureux les peuples qui n’ont pas d’histoire ! »

Ces phénomènes de prospérité et de souffrance ont offert, selon les lieux, une diversité infinie. En chaque lieu également, ils ont varié à mesure que les hommes, contraints de s’agglomérer, ont dû transformer leur territoire et créer des méthodes nouvelles de travail pour se procurer les moyens de subsistance. La connaissance de ces changements et de leurs résultats justifie les principes exposés dans ce chapitre et les coutumes qui en dérivent. Elle constitue un enseignement utile à la réforme que réclame l’état présent de l’Europe. L’histoire sommaire de ces alternances chez les diverses races d’hommes et sous les trois régimes du travail, m’a donc paru nécessaire pour établir la conclusion de ce livre. Cette histoire est l’objet du chapitre suivant.