Page:Le Play - La constitution essentielle de l’humanité, 1893.djvu/142

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dévouer au bonheur de la majorité qui est mal pourvue ou accidentellement dénuée. Ces devoirs sont nombreux et peuvent cependant se résumer en peu de mois : assurer à chacun le pain quotidien par une hypothèque coutumière, ou simplement morale, qui repose sur la propriété foncière ; enseigner, par la parole et le bon exemple, la pratique de la loi morale aux familles devenues défaillantes sous la pression du vice dégradant ou du travail excessif. Chez les grandes nations commerçantes, ces défaillances de certaines familles sont plus graves dans les cités que dans les campagnes ; mais elles n’engagent pas la responsabilité des classes dirigeantes rurales. Le devoir d’y remédier incombe à ceux qui, ayant la source de leur fortuné dans les villes, y sont, par la force des choses, investis de l’action dirigeante. À cet effet, les deux sortes d’intérêts sont complètement séparés, Chaque cité est un îlot rigoureusement délimité et distinct de la campagne environnante. Dans cette organisation des sociétés, les familles dirigeantes des campagnes et des cités ont à supporter de lourdes charges. Malgré leurs richesses, leur science et leur force, elles ne peuvent, comme tous les patriarches des races simples et primitives, pratiquer elles-mêmes les ministères compliqués de la religion et de la souveraineté. Dès que le deuxième âge prend chez une race