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domestique autant que par l’enseignement du clergé. Dans la famille, comme dans la commune, les deux forces principales de l’humanité se prêtent un mutuel appui.

À l’orient des monts Oural, du fleuve Oural et de la Caspienne, la Russie européenne confine à des territoires d’une étendue presque illimitée. Le règne des productions spontanées est encore prépondérant dans ces régions ; mais voici qu’elles sont atteintes à leur tour par le réseau des voies ferrées, dont les premiers linéaments partirent, il y a un demi-siècle seulement, des rivages de l’Atlantique. Ces voies, en se prolongeant vers l’Orient, vont accélérer le mouvement déjà ancien, qui attire les colons européens vers les mines, les pâturages et les forêts de la Sibérie ou de l’Asie centrale. Elles ne fortifieront pas seulement les colonies actuelles ; elles transformeront sans violence les populations indigènes. Le climat septentrional des vastes plaines baignées par les affluents de la mer Glaciale, celui de l’Altaï et des montagnes qui s’étendent au delà vers le Midi et l’Orient, ne comportent point les riches productions des climats chauds. En revanche, il se prête, plus que ces derniers, au développement de races morales, sobres et énergiques. Les riches forêts expédieront d’abord par flottage les bois nécessaires à la construction des voies ferrées et au service des locomotives ;