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d’école. Cependant, j’ai rarement réussi à communiquer aux égarés de notre temps les convictions énergiques que j’avais acquises auprès de ces autorités compétentes ; et, à la longue, je me suis rendu compte de mon insuccès. La fausse notion de la perfection originelle est propagée par des novateurs égarés ; ils attribuent au régime traditionnel d’éducation fondé sur la nature de l’homme les maux déchaînés par la violation de la loi morale, et ils prétendent détruire la hiérarchie naturelle, établie dans la famille par les rapports du père, de la mère et de l’enfant. Pour ramener ces novateurs à la vérité, il ne suffit donc pas d’insister sur la fausseté évidente du fait qu’ils allèguent : il importe surtout de démontrer que la liberté de l’enfant comme l’égalité des hommes, lesquelles sont les bases de leurs systèmes de réforme, sont incompatibles avec l’existence d’une société prospère. Cette démonstration est aujourd’hui la tâche spéciale des amis de la vérité.

Quant aux réformes qui doivent assurer à chaque individu et à chaque famille la satisfaction des deux besoins essentiels, la tâche est relativement facile : il suffit de faire appel à l’expérience des nations compliquées qui, tout en s’agglomérant, sont restées prospères. À cet égard, par exemple, l’Angleterre et la Suède fondent leur système de gouvernement sur « les