Page:Le Play - La constitution essentielle de l’humanité, 1893.djvu/228

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

coutumes de la paix ; ils lui infligent les maux que déchaînent toutes les formes de la discorde.

J’ai dit, au paragraphe précédent, combien il est difficile de détruire dans certains esprits « l’erreur fondamentale » qui méconnaît la plus évidente des vérités. La même difficulté existe, quoique à un degré moindre, pour la réfutation des autres idées préconçues. On ne réussit guère mieux, quand on appuie les motifs de réforme sur la perte des avantages, ou même sur le développement des maux qu’implique la propagation de ces idées. La résistance vient, à la fois, des hommes qui condamnent le retour aux traditions légitimes, et de ceux qui se refusent à l’introduction des nouveautés nécessaires. Chez ces deux classes d’hommes, cette résistance repose sur des convictions énergiques dont la contrainte ne saurait triompher.

Les réformes auront donc pour agents principaux les hommes de paix, dont le nombre a été singulièrement réduit par la corruption de l’ancien régime et par les violences de la révolution. Toutefois, par une heureuse compensa-

    n’est plus au niveau de ce qu’il faut savoir ; ce n’est pas lui qui enseigne ses enfants, ce sont ses enfants qui refont son éducation ; il représente pour eux la routine ancienne, la pratique usée, la résistance qu’il faut vaincre. » (R. de Fontenay, Journal des Économistes, juin 1850, page 401.) — Notre temps d’erreur a fourni peu d’assertions aussi fausses et aussi dangereuses.