Page:Le Play - La constitution essentielle de l’humanité, 1893.djvu/243

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sincères et modérés de 1789, qui apercevaient la corruption de l’ancien régime et voulaient la réprimer ; aux adeptes du naturalisme et de l’évolutionnisme qui, tout en adoptant de fausses conclusions en matière sociale, ont cultivé avec succès les sciences de la nature.

Les bonnes intentions et les travaux utiles, restent donc un sujet d’éloges ; mais les fausses doctrines, qui en sont la formule ou le résultat définitif, deviennent le sujet de graves inquiétudes et doivent être condamnées. Chez les peuples où se perpétue la corruption de l’ancien régime, la principale source du danger semble, au premier aperçu, résider dans l’esprit de violence érigé en dogme par les principes de 1789. En effet, les dix formes de gouvernement qui depuis cette date se sont succédé en France ont démontré l’impuissance absolue de ce prétendu moyen de reforme : on entrevoit donc le moment où les esprits renonceront à ce funeste remède, sous le salutaire enseignement de l’expérience et des catastrophes nationales.

Le naturalisme et l’évolutionnisme se présentent d’abord à la pensée avec des apparences moins dangereuses. Les doctrines sont, en effet, propagées par des hommes qui ne se mêlent point aux discordes sociales et s’adonnent exclusivement à la culture des sciences physiques. Beaucoup de condisciples dont j’ai suivi les travaux