Page:Le Play - La constitution essentielle de l’humanité, 1893.djvu/323

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ses voyages, sa vie d’observation, les résultats puissants auxquels il est parvenu, l’écrivain anglais montre M. Le Play tournant vers l’état de la France son esprit de comparaison et de critique ; il ajoute : « Cette longue étude de la société française le conduisit à condamner vivement la situation de son pays ; il exposa d’une manière claire et nette les motifs de cette condamnation, et il exprima pour l’avenir les plus sérieuses inquiétudes. Appréciant à leur juste valeur les théories abstraites et les remèdes héroïques auxquels l’opinion, en France, se confie volontiers, il ne pouvait espérer de guérison que dans une réaction morale, énergique et incessante. »

L’auteur de l’article revient, ailleurs sur la même idée : « En 1864, dit-il, dans un moment de grande prospérité, alors que personne ne songeait au danger, M. Le Play entreprit d’indiquer à ses concitoyens les périls auxquels la société française était exposée. Ces périls n’étaient pas du genre de ceux sur lesquels les ennemis du système impérial aimaient à s’appesantir… Les maux sur lesquels M. Le Play insistait sont ceux qui attaquent les caractères et les idées ; ce sont les coutumes vicieuses gouvernant les classes élevées aussi bien que les classes inférieures, pervertissant leur esprit, affaiblissant leurs facultés et leurs forces. »

Et ailleurs : « Selon M. Le Play, aucun changement de gouvernement, aucune violente révolution ne peut délivrer la France des deux maux qui l’affectent principalement, maux qui ne sauraient être guéris que par une amélioration lente, profonde,