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pour satisfaire ainsi à un vœu souvent renouvelé, que la revue bi-mensuelle la Réforme sociale a été créée au mois de janvier 1881 afin de remplacer, en le développant, l’Annuaire[1] qui publiait les travaux des Unions depuis 1875. Les succès si marqués qui l’ont accueillie dès son début prouvent qu’elle répondait à une nécessité et qu’elle arrivait à son heure. Elle a immédiatement groupé autour d’elle, en France et à l’étranger, ce public nombreux et intelligent qui commence à se fatiguer des improvisations hâtives du journalisme, qui éprouve une répugnance secrète pour les agitations sans but et pour les affirmations stériles, et qui désire préparer enfin à la société moderne un avenir de stabilité et de prospérité.

Toutefois les conditions de son organisation première, décrites ci-dessus par son fondateur (ch. VI, § 11 et Doc. ann. § 7), se sont modifiées avec le temps. L’expérience a montré que la forme « commerciale » adoptée par la « corporation de la réforme sociale » comportait plusieurs inconvénients. Suivant les conseils laissés par Le Play, ceux qui dirigent les diverses institutions de l’école de la paix sociale se sont concertés avec la société commerciale, et d’un commun accord celle-ci s’est liquidée. En janvier 1886, la Réforme sociale est devenue ainsi la propriété de l’aînée des deux sociétés sœurs, la Société d’économie sociale, dont elle remplace le Bulletin. Depuis ce moment, elle continue à étudier les problèmes économiques et sociaux qui prennent aujourd’hui le premier rang dans les préoccupations de l’opinion publique, et elle en demande la solution à l’observation des

  1. Annuaires des Unions et de l’Économie sociale, 1875-1880 ; 5 volumes, prix 15 francs.