Page:Le Play - La constitution essentielle de l’humanité, 1893.djvu/76

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Pourvue de cet instrument de travail, la famille de l’agriculteur prit peu à peu les idées, les sentiments et les mœurs, d’où devaient sortir les manifestations prépondérantes de l’esprit de nouveauté. La population agricole comprit les avantages que lui assurait la transformation du sol. Elle échappa, en conséquence, à l’esprit excessif de tradition qui se perpétuait chez les chasseurs et les pasteurs, avec celle croyance que leur bien-être était nécessairement lié à l’état originel du territoire. Arraché à cette fausse conception de ses rapports avec la nature, l’agriculteur n’a plus craint de la modifier. La conciliation de la tradition et de la nouveauté, l’un des changements féconds et le trait caractéristique du deuxième âge, s’est opérée dans son esprit.

Pénétrées de cette tendance, les races agricoles ont étendu à une foule d’opérations, devant lesquelles l’homme restait impuissant, le principe fécond appliqué par la charrue au travail de la terre. Après avoir inventé d’abord des machines mues par les animaux, elles oui remplacé ces moteurs dispendieux par la force plus économique des vents et des eaux courantes. Elles ont ainsi développé les trois industries qui, dans l’âge précédent, étaient restées à l’état rudimentaire.

La pêche côtière a été constituée par la mer-