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Page:Le Présent, année 1, tome 1, numéros 1 à 11, juillet à septembre 1857.djvu/399

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FRAGMENTS
D’HISTOIRE LITTÉRAIRE CONTEMPORAINE

LES INFLUENCES

M. SAINT-MARC-GIRARDIN.

On se rappelle la réaction littéraire qui se manifesta pendant les dernières années du règne de Louis-Philippe. La précédente génération avait été loin dans l’analyse et dans le mépris des conventions sociales. Elle avait posé le crime en face de la Société et fait la poétique du scandale. On s’en lassa. Les maris se lassèrent de se voir continuellement opprimés, sur là scène et dans le livre, par ces jeunes hommes pâles, ravagés, au front dénudé, jetant sans cesse le défi au Code pénal ; les femmes commencèrent à trouver de mauvais goût les épithètes de criminelles et d’adultères ; l’épicier, devenu député et pair de France, regimba contre là plaisanterie séculaire de l’atelier et du journal.

Quelquesjeunes gens échappés de la place Royale imaginèrent d’exploiter cette disposition de l’esprit public. Le programme n’offrait pas de difficulté : il ne s’agissait que de faire de la main gauche tout ce que l école romantique avait fait de la main droite, et réciproquement. Par exemple : les romantiques avaient ravalé le bourgeois, on exalta la bourgeoisie ; ils avaient sapé la sainteté du nœud conjugal, on inventa la poésie du ménage.