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Page:Le Présent - Tome deuxième, 1857.djvu/116

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LE PRÉSENT.

de puissance ; enfin, il n’y a pas de proportionnalité entre les numéros des verres et leur puissance.

Pourtant, la condition essentielle à laquelle doit satisfaire toute échelle numérique bien conçue, est d’être proportionnelle à la qualité essentielle des objets auxquels est destinée cette échelle. La nouvelle échelle que propose M. Soleil ne satisfait pas encore, je crois, aux conditions désirées. Elle est fondée sur la notion des grossissements.

Je crois que l’on pourrait opérer la réforme désirable d’une manière plus accessible aux personnes étrangères à la science de l’optique, et même mieux en rapport avec l’usage que l’on fait des lunettes.

Il est un fait d’expérience journalière, c’est que chaque personne ne voit pas également bien à toutes les distances les détails d’un objet, par exemple, les caractères d’un livre imprimé. Il est pourtant une distance moyenne de la vision distincte qu’on est d’accord à fixer entre 25 et 30 centimètres. Il ne faut pas croire que cette distance se trou ve avoir cette valeur par un pur effet du hasard. Elle est évidemment liée par l’architecte du corps humain à nos moyens d’action sur les objets, elle correspond à la flexion la plus naturelle du bras lorsque nous tenons un objet de médiocre dimension ; nous pouvons approcher à peu près toutes les parties du devant de notre corps à cette distance de notre œil.

L’œil possède en outre la faculté de s’adapter jusqu’à un certain point aux distances. Il est pour chaque œil certaines limites qu’il ne peut dépasser sans fatigue, et d’autres qu’il ne peut pas dépasser du tout. Ces limites ne sont pas les mêmes pour tous les yeux. Certains yeux ne voient que les objets suffisamment rapprochés : ils sont dit myopes ; d’autres ne voient que les objets suffisamment éloignés, on les appelle presbytes. Les vieillards sont généralement presbytes.

Les lunettes ont pour but de remédier à ces défauts de la vision et de lui permettre de se faire d’une manière commode. Ainsi, tel œil qui, sans lunettes, ne lit facilement qu’à une distance de 15 centimètres, pourra, armé d’un verre, lire à 25.

Le plus simple serait donc, je crois, de fixer approximativement la distance de la vue habituelle et commode, 30 centimètres, par exemple ; les no 1, 2, 3, 4, etc., seraient ceux qu’il faudrait appliquer à des yeux dont la distance de vision différerait en moins de 1, 2, 3, 4, etc. centimètres de la vision habituelle. On marquerait d’une manière analogue + 1, + 2, + 3, etc., ceux qu’il faudrait appliquer aux yeux presbytes.

Pendant que nous sommes sur ce sujet, ajoutons deux observations qui peuvent avoir leur utilité pour bien des personnes.

La,première de ces observations est relative à la différence qui existe très-souyent entre, les deux yeux d’un même , individu. Cette différence passe généralement, inaperçue, parce qu’elle est le plus souvent assez faible, et que par un