Malva, il aspirait à la çubahbie du Dekkan. À la tête de cinquante mille cavaliers mahrattes, ces condottières de l’Inde, il envahit la province convoitée, défit en bataille rangée Alam-Ali-Khan, le çubah légitime, et obtint sans peine de Mohhammed-Çah, le dernier empereur réel de et l’Hindoustan, sa confirmation officielle dans la vice-royauté qu’il avait conquise. Le maître et le grand vassal étaient nés tous deux pour la ruine de l’empire. La faiblesse et l’indécision de l’un permirent au second de préparer l’invasion de Kuli-Khan, dans l’unique but d’assurer la souveraineté indépendante de la presqu’île à sa famille. Jaloux d’acquérir la confiance aveugle de Mohhammed et d’accoutumer les radjahs tributaires au respect de sa propre autorité, le Nizam réprima en personne un soulèvement des Hindous du Guçarate contre les musulmans, et obtint, en retour, la survivance de sa çubahbie pour ses enfants. Mais il ambitionnait moins cette faveur que l’abandon forcé et définitif des droits impériaux. L’hostilité des Umrahs de Delhi, la crainte que leurs intrigues et leurs avertissements réitérés ne changeassent bientôt les dispositions favorables de l’empereur en soupçons trop fondés, sa vieillesse même qui le pressait d’agir, tout le détermina à frapper le coup qu’il méditait depuis de longues années, sans que les circonstances se fussent encore prêtées à l’exécution de ses projets, mais que les événements survenus en Perse rendaient enfin réalisable.
Çah-Thamasp, après la conquête de la Perse par les Patanes Affghans et la mort de son père Hucéin-Çah, s’était réfugié dans les provinces septentrionales. Un berger du Khoraçan le fit remonter sur le trône.
Nadir-Kuli, fils d’un mongol, marchand de laine à Dérikace, fatigué de mener ses chameaux et ses moutons au pâturage, quitta sa tribu et s’engagea au service de Baba-Ali-Bey qui commandait la ville d’Abivard. Il se rendit utile à ce chef qui lui donna sa fille. À la mort de Baba-Ali, il acheta d’Hucéin-Çah la survivance de ce gouvernement, au préjudice de ses beaux-frères. Le roi patane Mahmud le destitua. Ce fut le commencement de sa fortune. Chassé d’Abivard, il réunit quinze cents cavaliers et offrit à Çah-Thamasp de reconquérir la Perse. Une seule bataille gagnée, la prise et le meurtre de Mahmud anéantirent la domination affghane au centre de l’empire. Les provinces furent soumises en aussi peu de temps. Le fils d’Hucéin-Çah une fois couronné dans Içpahan, Nadir attaqua les Turks qui s’étaient emparés des parties occidentales. Il les battit et les expulsa. Parvenu à ce faîte de gloire,