Tout bon gentleman doit, dans sa jeunesse, avoir fait un tour sur le continent. Les dames anglaises adoptent cette mode, et plus d’un ange d’Outre-Manche rapporte dans le sombre nuage de Londres la nostalgie de Paris, ce « Paradis des femmes, » Mais il est sans exemple qu’homme ou femme de France ait gagné la nostalgie de Londres. La plupart des Français se tiendraient volontiers pour suffisamment informés de l’existence des nations étrangères par le simple ouï-dire des professeurs de géographie.
Cependant, depuis 1789, la périodicité des éruptions révolutionnaires a lancé brutalement les diverses couches de nos classes sociales hors de la Mère-Patrie. Les vainqueurs de la veille, exilés le lendemain, ont appris tour à tour le chemin de l’Angleterre ; c’est un continuel va-etvient de « Frenchmen » touristes malgré eux.
Là-bas, on est gentleman, donc on a fait la traversée de Douvres à Calais.
Ici, on est plus ou moins « politicman ; » donc on a fait ou on fera la traversée de Calais à Douvres.
Quelques lieues marines seulement séparent les deux peuples ; mais
