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POÉSIES.


UNE GRAVURE DE MORTIMER.



Ce spectre singulier n’a pour toute toilette,
Grotesquement campé sur son front de squelettef,
Qu’un diadème affreux sentant le carnaval ;
Sans éperons ni fouet, il essouffle un cheval,
Fantôme comme lui, rosse apocalyptique
Qui bave des naseaux comme un épileptique.
Au travers de l’espace ils galopent tous deux,
Et foulent l’infini d’un sabot hasardeux.
Le cavalier promène un sabre qui flamboie
Sur les foules sans noms que sa monture broie,
Et parcourt, comme un prince inspectant sa maison.
Un triste cimetière à l’immense horizon,
Où grouillent, aux clartés d’un soleil froid et terne,
Les peuples de l’histoire ancienne et moderne.



LA RANÇON.


L’homme a, pour payer sa rançon,
Deux champs au tuf profond et riche,
Qu’il faut qu’il remue et défriche
Avec le fer de la raison.