claire et belle. Caché dans la ramure, le roi vit son neveu bondir par-dessus les pieux aigus. Tristan vint sous l’arbre et jeta dans l’eau les copeaux et les branchages. Mais, comme il s’était penché sur la fontaine en les jetant, il vit, réfléchie dans l’eau, l’image du roi. Ah ! s’il pouvait arrêter les copeaux qui fuient ! Mais non, ils courent, rapides, par le verger. Là-bas, dans les chambres des femmes, Iseut épie leur venue ; déjà, sans doute, elle les voit, elle accourt. Que Dieu protège les amants !
Elle vient. Assis, immobile, Tristan la regarde, et dans l’arbre, il entend le crissement de la flèche qui s’encoche dans la corde de l’arc.
Elle vient, agile et prudente pourtant, comme elle avait coutume. « Qu’est-ce donc ? pensa-t-elle. Pourquoi Tristan n’accourt-il pas ce soir à ma rencontre ? aurait-il vu quelque ennemi ? »
Elle s’arrête, fouille du regard les fourrés noirs ; soudain, à la clarté de la lune,