Page:Le Roman de Tristan et Iseut, renouvelé par J. Bédier.djvu/246

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cachèrent dans un fourré. Devant ce fourré, sur la route, Tristan déposa une branche de coudrier où s’enlaçait un brin de chèvrefeuille.

Bientôt le cortège apparaît sur la route. C’est d’abord la troupe du roi Marc. Viennent en belle ordonnance les fourriers et les maréchaux, les queux et les échansons, viennent les chapelains, viennent les valets de chiens menant lévriers et brachets, puis les fauconniers portant les oiseaux sur le poing gauche, puis les veneurs, puis les chevaliers et les barons ; ils vont leur petit train, bien arrangés deux par deux, et il fait beau les voir, richement montés sur chevaux harnachés de velours semé d’orfèvrerie. Puis le roi Marc passa et Kaherdin s’émerveillait de voir ses privés autour de lui, deux de-çà et deux de-là, habillés tous de drap d’or ou d’écarlate.

Alors s’avance le cortège de la reine. Les lavandières et les chambrières viennent en tête, ensuite les femmes et les filles