Page:Le Roman de Tristan et Iseut, renouvelé par J. Bédier.djvu/27

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tout ce qui fait de ce poème un mélange unique de vétusté immémoriale et de fraîcheur toujours nouvelle, de mélancolie celtique et de grâce française, de naturalisme puissant et de fine psychologie. Je ne doute pas qu’il ne retrouve auprès de nos contemporains le succès qu’il a obtenu auprès de nos aïeux du temps des croisades. Il appartient vraiment à cette « littérature du monde » dont parlait Goethe ; il en avait disparu par une mauvaise fortune imméritée : il faut savoir un gré infini à M. Joseph Bédier de l’y avoir fait rentrer.

GASTON PARIS.




NOTE ADDITIONNELLE


Comme M. G. Paris l’a trop bienveillamment exposé, j’ai tâché d’éviter tout mélange de l’ancien et du moderne. Écarter les disparates, les anachronismes, le clinquant, vérifier le Vetusta scribenti nescio quo pacto antiquus fit animus, obtenir sur soi-même, à force de sympathie historique et critique, de ne jamais mêler nos conceptions modernes aux antiques formes de penser et de sentir, tel a été mon dessein, mon effort, et sans doute, hélas ! ma chimère. Mais mon