Page:Le Roman de Violette, 1870.djvu/10

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mémoire évoque avec le plus de consolation se dressent des silhouettes féminines.

Celle qui ranime aujourd’hui mes sensations engourdies, hélas, par la poésie éthérée de l’air ambiant que je respire actuellement, avait sur terre l’euphonique de Violette. Je connus près d’elle les joies de ce paradis promis par Mahomet à ses fervents adeptes ; quand elle mourût, je la regrettai amèrement.

Personne ne sait plus depuis longtemps qui se cacha sous ce joli pseudonyme. Je puis librement écrire son histoire, celle de nos amours ! Elle n’en eut pas d’autre !

Maintenant, un mot, que la prudence me commande de mettre en tête de ce livre, avant de confier aux soins du zéphir amoureux qui va le déposer sur le bureau d’un éditeur hardi, le récit n’est pas fait pour les jeunes filles.

Lecteurs pudibonds, lectrices timorées, qui craignez d’appeler un chat un chat et Rollet un fripon n’allez pas plus loin : je n’écris pas pour vous.

Que ceux-là seulement qui ont compris, aimé, pratiqué l’aimable science qui a nom Volupté, me suivent.