Page:Le Roman de Violette, 1870.djvu/168

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charmant bidet de porcelaine de Sèvres, y mélangea d’une façon savante le quart d’un flacon d’eau de Cologne, puis se mettant à genoux près du bidet et prenant l’éponge sur la toilette de marbre :

— J’espère, dit-elle, que vous permettrez que je fasse votre toilette ; vous avez été mon serviteur tout à l’heure, à mon tour maintenant d’être votre servante.

La comtesse répondit en enjambant le bidet et en s’asseyant dessus.

— Eh bien, demanda-t-elle en riant, que faites-vous donc ?

— Je vous regarde, ma belle maîtresse, dit Florence, et je vous trouve splendide.

— Tant mieux pour vous, dit la comtesse, puisque tout cela est à vous.

— Quels cheveux merveilleux ! Quelles dents, quel cou ! Laissez-moi baiser les boutons de vos seins. Vous allez me trouver hideuse, j’en suis sûre ; je n’oserai pas me déshabiller devant vous ; quelle peau de satin ! je vais avoir l’air d’une négresse, et ce flocon de poil couleur de