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temps qu’elle appliquait sa bouche entre les cuisses écartées d’Odette.

Alors, pareilles à deux couleuvres, en amour au mois de mai, les deux corps n’en firent plus qu’un, les gorges s’aplatissaient sur les ventres, les cuisses s’arrondissaient autour de la tête, les mains se nouaient sur les fesses ; pendant quelques minutes toutes paroles cessèrent, on n’entendit plus que des respirations étouffées, des sifflements de bonheur, des râles d’amour, des soupirs de volupté, puis, tout à coup, on n’entendit plus rien, les bras s’étaient détendus, les cuisses étaient retombées et chacune, en murmurant le nom de l’autre, avait joui en même temps.

Cette fois, il y eut un long repos. On eût cru les deux athlètes mortes ou du moins endormies ; enfin on entendit sortir de leurs lèvres ce mot, le premier et le dernier qui s’échappe du cœur dans les grandes jouissances, comme dans les grandes douleurs :

— Mon Dieu !

Elles revenaient à elles.