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aussi immobile, aussi inerte que si elle eût été morte. J’arrachai sa chemise, je jetai mes vêtements les uns après les autres, tout jusqu’à ma chemise ; je l’emportai nue dans le lit et la posai contre ma poitrine nue.

Ce fut là qu’elle reprit ses sens : mon corps étendu sur le sien, ma bouche sur sa bouche, moi respirant sa vie, elle la mienne.

— Oh ! je suis morte… murmura-t-elle.

— Morte ! m’écriai-je. Toi morte ! C’est comme si je disais que je suis mort ! Oh non ! au contraire, nous commençons à vivre. Et je la couvrais de baisers et à chaque baiser elle bondissait comme sous une morsure. Alors à son tour elle se mit à me mordre avec de petits rugissements d’amour. Chaque fois que nos lèvres se rencontraient, il se faisait des silences d’extase et de bonheur.

Tout à coup, elle poussa un cri d’étonnement et saisit à pleines mains la chose inconnue qui avait causé sa surprise, puis comme si un voile se déchirait…