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Page:Le Roman de Violette, 1870.djvu/74

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— Et tu dis qu’il y a de ces femmes-là ?

— Beaucoup.

— Attends donc.

— Quoi ?

— Je me rappelle…

— Bon ! Voilà que tu vas avoir fait une passion.

— Eh bien, écoute, dit-elle, cela se pourrait.

— Ah pardieu ! ce serait amusant, conte-moi cela.

Elle vint s’asseoir sur mes genoux.

— Imagine-toi, dit-elle, qu’il venait chez Mme Béruchet, dans une belle voiture à deux chevaux, avec un domestique nègre, une grande dame que l’on appelait Mme la comtesse. Quand elle achetait soit des corsets, soit des peignoirs, soit des pantalons, elle voulait toujours que ce fût moi qui passasse avec elle dans la chambre au fond et qui les lui essayasse. D’abord elle n’avait pas plus fait attention à moi qu’aux autres, puis peu à peu, rien n’était plus bien que ce qui sortait de mes mains. C’était au point que des objets