Page:Le Roman du Renart, 1826, tome 4.djvu/128

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C’à poines povoit-il mengier.
Li Oliphans dont où huisier
Avoit fait, tint l’uis si très fort
3240C’on n’i peuist un tout seul bort
D’une verge dedens bouter.
Que vos diroie ? Au par aler
Oïst-on crier povre gent :
Haï ! argent ! argent ! argent !
Come tu fais ces huis ouvrir !
Argens, tu fais tous ciaus finir
Qui ne te puéent mie avoir.
Argent, jou di priès est d’avoir
Vilonie qui trop t’a chier ;
3250Argent, qui à toi atachier
Se puet, si le fais eslever ;
Argent, qui toi puet amaser
Si besoingne tous jours à Cort ;
Argent, pour coi te tient-on cort
Quant il ne te puent contendre ?
Argent, de toi nos covient prendre
Povre loiier, qui riens n’avons.
Argent, pour toi pierdu avons
No bon singnour qui tant valoit ;
3260Argent, qui bien te conistroit,
Tu fais çou qu’atres ne puet faire.
Argent, tu pués bien contrefaire
Blanches és et rouges brebis ;
Argens, que vaus que vos devis