Page:Le Roman du Renart, 1826, tome 4.djvu/151

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Ysengrin ki moult l’en haï.
Renart mainte paine en souffri,
Apaisiés les avoit li Rois
Pau plus, pau mains avoit d’un mois,
Si k’il s’en moustroient ami.
390Mais onques à Renart n’issi
De son cuer pour çou la haïne,
Renart d’estudiier ne fine
K’Ysengrins fust à mort livrés.
D’une traïson pourpensés
S’est dont Ysengrins et si fil
Erent à mort et à escil
Livré, se Dieus n’en a pité.
Renart descuevre son pensé
A Orguel et dist, se volés
400Croire mon conseil vous serés
Des deus fius Ysengrin vengiés
Ains dis jours : or soiés haitiés.
Conment ? biau Renart, dites moi.
Ensi. Un hiraut le tournoi
Faites crier chi à mardi,
Je le vous lo et si vous di
Ke là porés-vous acomplir
Des fius Ysengrin vo desir,
Et d’Ysengrin se vous volés.
410Adont fu li tournois criés
Par l’assens de Noblon le Roi
Qui empris a c’à cest tornoi