Page:Le Roman du Renart, 1826, tome 4.djvu/169

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K’il n’est qui en sace le conte :
Priès que tout li Roi et li Conte
En sont et ausi li Clergiés
Par Renart, c’est moult grant pitiés.
Tout juent de le fauve asnesse
Et de Ghillain sa conpaignesse.[1]
Renart et si gent bien lor lieu
Ont garni si conme faidieu
Ki se criément d’estre assegié.
890Tous les biens ont laiens sacié
D’entour eaus ; le païs préé
Ont et partout le fu bouté,
Et les bos abatus et ars.
Tout çou a fait faire Renars,
Pour çou c’on le puist mains grever,
Si que nus n’i truist que fourer.
De là entour li païsant
Vienent au Roi Noblon criant
Et plaignant que Renart leur taut
900Le leur ; leur maisons, ki pis vaut,
Lor a arses et tout reubé.
Quant l’ot li Rois, s’a souspiré
De grant aïr de maintenant
Conmande à souner l’olifant

  1. Il entend parler de Dame Guille montée sur sa mule Fauvain, telle qu’elle est représentée dans une grande figure allégorique, qui est à la fin du Roman, trop grande pour être insérée dans un volume in-8.