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Page:Le Roman du Renart, 1826, tome 4.djvu/24

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Tant peteilliés d’aguillons
Que li sans de ci à feillons
Li raoit des cuisses aval.
Ensi l’enbatent en un val,
Puis l’ont illuec laisié tout coi.
Renars ne demora c’un poi
Quant il salli ens en la lande,
Et dist : Timer, as-tu l’ofrande ?
Partir i veil c’à la moitié.
360Ha ! las, dist-il, par quel pechié
Sui-jou ore si mal chéans ?
Ainc mais offrande n’ot si grans
Priestres ne clers com j’ai éue.
En éuis-tu, Renart argue,
Qui dist, oïl, plus la moitié ?
Jou n’ai, dist-il, pas covoitié
Que n’en r’aies moult bien ta part,
Jou le te cuite, biau Renart,
Fait Timers qui de çou n’a cure :
370Jamais d’ofrande ne de cure
N’arai envie que jou sace.
Coment, dist-il, fos est qui cace
Meillor viande de cardons ;
Foi que jou doi tous compaignons
N’est nus qui mais me féist croire
Que jou bien ne die la voire,
Que fox est cil qui bien esta,
S’il se remue et il lonc va