Page:Le Roman du Renart, 1826, tome 4.djvu/283

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Si come Rois Nobles envoie son mès à Renart.


Nous Nobles par le grace de Dieu Rois sour toutes les biestes, à Renart le rous con à sen parjure, foimentie et sen traïteur, mourdreur, tenseur, cuncieur, ravisseur et pieur ke nous ne sariens deviser, non salu, mais fai assavoir com il soit ensi k’à moi soit meffais de traïson et viers Hardi le lupart, si com il bien set, viers Ysengrin et Cantecler le koc, Tibiert le cat et autres pluseurs dont plaintes sunt devant nous venues ; nous li conmandons et faisons asavoir que s’il en violt faire amende et venir à mierci et faire satisfacion par un si que ce soit en nostre plain dit, nous le receverons et bien sace qu’il trouvera en nous miséricorde, c’est qu’il ne li sien n’aront de mort garde ; et se il çou ne fait, sace que à mon vivant gerre ne li faurra, et se jou le puis prendre ne nului de ses gens, c’est sans rachat et sans mierci, ne ne me partirai dou siege pour vent ne pour oré, si arai me volenté du castiel et dou païs, c’est d’escillier et d’ardoir à fu et à flame, et çou ai-je juré à tenir par devant mes gens, conme Rois, sour les Sains Ewangiles de Dieu. Si nous en relaissiés savoir vostre volenté par letres au jour d’ui ou du faire ou du laissier, et pour le raison de çou le vous mandons-nous, que Dieus ne li mondes ne nous en sace que demander, et que on sace que nous ne volons se droit non, et vous tort. Ces letres furent faites par grant esgart de nous et de no conseil et kierkies l’an ke Phasiphé li Roïne feme le Roi Minos