Qu’ainsi li covint vendengier
Ses oreilles con les autrui.
— Clers, tu qui as parlé d’oreilles,
Il me vient à moult granz merveilles ;
Tu t’en déusses bien garder.
A nul bien tu ne t’apareilles,
Se tu ne dors ou ne sommeilles
Tu ne te pués tenir d’embler ;
N’onques ne se sot d’el mesler
Harduins de Moustier-Viler
Ton cousin aus faces vermeilles.
Sanz joie le vi haut baler
Et de sa pance saouler
Huans et pies et corneilles.
— Menestereus viex et peu chiers
Qui estes devenus bouchiers
Dont la char n’est pas décopée,
A la beste est bons li mestiers,
Toz jors a ses membres entiers ;
Por cop qu’ele ait, n’ert jà tuée.
Viument as ta vie menée
S’en as éu mainte goulée
Dont tu auras mauvès loiers.
Tu me déis mat en l’anglée,
Mès j’ai chevance recouvrée ;
Si te renui, viex bordeliers.
Page:Le Roman du Renart, supplément, 1835.djvu/86
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.