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Page:Le Roy - La Revanche du prolétariat, 1885.djvu/12

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Les délégués autorisés du travail commencent à comprendre que le problème à résoudre n’est pas seulement corporatif, national : il est international, universel.

Chaque jour, les groupes ouvriers : chambres syndicales, cercles d’études, fédérations révolutionnaires, etc., se multiplient, et les sacrifiés de partout cherchent à se tendre la main par-dessus les frontières pour organiser la résistance commune.

N’étaient les divisions que des dirigeants méprisables sèment adroitement parmi les travailleurs de tous pays, la victoire serait prochaine.

Sentant, comme l’empire à son déclin, leur domination finir, les bourgeoisies diverses se servent des moyens les plus perfides pour enrayer l’avènement du peuple.

Si les salariés conscients veulent voir, à brève échéance, le règne de la Justice, ils doivent donc mettre une sourdine à leurs luttes personnelles.

Pour ce résultat, il faut compter sur la pression, qui commence à se faire sentir, des spectateurs impartiaux.

Quoi qu’il en soit, le jour où de Paris, sinon de Berlin, partira l’étincelle, une immense explosion aura lieu, et l’on sera étonné du chemin qu’aura fait le communisme.

L’enterrement de Vallès peut en donner un avant-goût : comme à celui de Blanqui, plus de 100, 000 socialistes s’y pressaient, à l’ombre des drapeaux rouge et noir, bravant la police occulte et ces gommeux dont elle défend les rentes, les étudiants catholiques ou chauvins.

Tous ceux qui, dans la capitale, ont quelque aperception de l’avenir, avaient tenu à honneur d’y prendre part, depuis les communistes allemands, venant affirmer la fraternité des peuples sur le cercueil d’un de ses plus fermes défenseurs, jusqu’à de jeunes collégiens, faisant leurs premiers pas dans la voie sociale, sous la conduite du professeur Hémery-Geoffrin.

Des manifestations de ce genre, où les écoles socialistes se confondent, marquent dans l’histoire et rendent possible l’union révolutionnaire.