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mauvaise foi le seul moyen vrai de s’affranchir : la Révolution — ne réussiront point à sauver ladite classe du naufrage.

La galère politicienne fait eau de toutes parts, et les producteurs libres d’attaches ministérielles — et conséquemment estimables — se chargent du dernier plongeon.

Pour mener à bien cette œuvre de salubrité, il suffit que l’élite des travailleurs y voie clair, et à la « prochaine », ils ne se feront pas faute, si cela est nécessaire pour garder la victoire, d’étriller cette bande servile à coups de fusil.


VII

Il est une autre catégorie d’êtres nuisibles : c’est celle des boutiquiers stupides qui croient que les révolutionnaires n’ont qu’un rêve : s’évanouir sur les trois sous de leur comptoir.

Mais ne sont-ce pas les agissements de cette engeance qui font que ce monde est une forêt où chacun s’occupe de dépouiller son voisin ?

Qui oserait mettre en doute la réalité des appréciations de cet estimable employé de commerce, le citoyen Gély ?

L’Enrichissez-vous de Guizot, dit-il, est encore la devise qui préside à toutes les opérations du commerçant et de l’Industriel, laquelle vient compléter celle du Jésuitisme : La fin justifie les moyens. Et il faut avouer que les moyens qui sont généralement employés dans le but de s’enrichir, s’ils n’étaient pratiqués sou ; le couvert du commerce ou de l’industrie, conduiraient plus souvent leurs auteurs à la fabrication des chaussons de lisière qu’aux jouissances de la fortune[1].

L’auri sacra fames — exécrable soif de l’or — du poëte latin, domine de plus belle.

L’égoïsme, l’appât effréné du lucre, l’avarice hideuse, sont encore les mobiles du moderne courtaud de boutique.

Mais la variété la plus dangereuse de la gent boutiquière est, sans contredit, celle de marchand de vins-principal : Renard doublé de Vautour, embus-

  1. Victor Gély, — Parias parmi les parias, p. 20.